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J’ai l’impression de ne faire que parler multimédia et journalisme depuis deux semaines. C’est parti de mon cours de multimédia à l’Ecole, où Boris Razon du Monde.fr a voulu qu’on crée des « récits multimédia ».

S’en est suivie toute une discussion entre lui -« Il faut que vous réfléchissiez à la façon dont vous voulez raconter votre histoire, avec un storyboard, un synopsis »- et certains élèves -« Mais nous on sait pas réfléchir en multimédia! »-. Et de là la grande question : au final c’est quoi le journalisme multimédia ?

Bernard Monasterolo, du Monde.fr également, [Edit après commentaire de Bernard, désolée pour l’emmêlage de pinceaux] Boris expliquait que pour lui les projets de Mediastorm, qui allient son et images dans des portfolios sonores, sont du multimédia. Boris Bernard Monasterolo, du Monde.fr également, n’est pas d’accord, mais alors pas du tout, parce qu’il n’y a aucune interactivité, c’est à dire que tout ce que vous pouvez faire en tant qu’internaute c’est bouger le curseur dans la barre de temps, comme vous le faites pour avancer une vidéo Youtube.

Mélissa écrit dans son post sur le multimédia qu’elle laisse tout ce qui est interactivité, participatif et rôle des internautes pour un futur post, sur le Web 2.0. Mais je ne pense pas qu’on puisse parler de journalisme multimédia séparément du rôle des internautes, sinon qu’est ce qui différencie le multimédia d’une vidéo qu’on pourrait voir en ligne ou à la télé ?

Donnant en exemple des récits du Monde.fr (lien abonnés) ou du New York Times, Boris a insisté sur l’importance de l’interactivité ET de la possibilité de la linéarité. Beaucoup de mots en « ité », alors un exemple : Baptiste et moi voulions proposer un sujet qui s’ouvrirait sur une photo de famille tamoule, avec possibilité de cliquer sur chaque photo pour avoir le récit de chaque membre.

Bernard et Boris nous ont déconseillé ce format parce que trop haché, trop tranches de vies, qui ne permettait pas à l’internaute qui le souhaite de suivre le récit de cette famille dans son ensemble. A la place, ils pensaient à un lecteur vidéo qui se lancerait (donc linéarité possible), avec des chapitres symbolisés par des photos de chaque membre de la famille répartis le long du lecteur (donc l’internaute peut choisir de ne voir que le fils de la famille s’il le veut). Un peu comme dans ce récit du New York Times sur la présidentielle 2008.

Johan Hufnagel -un de mes chefs à Slate, donne aussi des cours à l’Ecole- voudrait, lui, que tous les contenus d’un récit multimédia soient exportables séparément. Qu’on puisse tagguer toutes les photos d’un slide show et décider de n’en mettre qu’une sur son blog, au lieu de devoir mettre un lien vers le slideshow ou de l’embedder en entier. Dîtes le moi si je me trompe, mais je ne crois pas que ça soit possible avec Flash pour l’instant. On peut intégrer des liens vers l’extérieur, mais pas séparer chaque élément.

Lundi dernier, Frédéric Filloux -qui travaille pour le groupe Schibsted et donne aussi des cours à l’école- a écrit un post sur le multimédia et ses élèves. Devant la grande ignorance des techniques du multimédia chez les apprentis journalistes, il conseille un véritable changement dans la façon d’enseigner le multimédia, qui amènerait les élèves à découvrir Flash ou le HTML.

Pas besoin que les journalistes deviennents programmeurs ni que les programmeurs deviennent journalistes, mais plutôt que chacun ait une idée un peu plus précise du boulot de l’autre, de ce qui est réalisable ou pas, et des difficultés techniques existantes.

Pourquoi est-ce que les écoles de journalisme françaises ne donnent pas ces cours ? Est-ce que c’est parce qu’ils ne trouvent pas d’intervenants capables de parler technologies à des non geeks ? Parce qu’ils ne sauraient pas quoi leur apprendre exactement vu que les techniques changent tout le temps ? J’ai l’impression que le plus dur dans le multimédia, c’est finalement de faire autre chose qu’un slideshow, de raconter des histoires d’une manière réellement différente, et est-ce que ce problème serait réglé si on s’y connaissait plus en technique ?

Mélissa pense que dans les écoles américaines ils assurent deux fois plus. Je vous dirai ça très bientôt, puisque je pars dans le cadre du double-diplôme Sciences-Po / Columbia faire un master de journalisme à Columbia, New York, spécialisation « New media » ! 🙂

En attendant, Sciences Po a annoncé pendant une conférence (Nouveaux médias, nouveaux leaders) blogguée par Mémoire Vive.tv la création d’un nouveau laboratoire de recherche: le medialab. Même s’il ne se concentre pas sur les médias, c’est déjà un début, non ?

So! Slate, that awesome news website, now has a French little brother, equally awesome.

Comme j’ai dix-huit mois de retard dans ce blog, je vous fais la liste de mes articles sur Slate.fr -où l’on notera que quelque soit mon stage je me débrouille pour écrire un article sur Britney- :

Britney est de retour. Encore. (Mieux que Madonna et George W. Bush réunis, entre scandales non planifiés et rédemptions ratées)
Il y a 190 journées mondiales chaque année! (Un grand tout et n’importe quoi décrypté, pour réussir votre journée internationale du slip)

Le remaniement vu par les remaniés (Techniques de com’ pour obtenir le ministère de vos rêves)

Prévoir les séismes, pour quoi faire? (Les méthodes de prévision ne sont de toute façon pas assez fiables pour évacuer)

Blade Runner, Rollerball, Akira… le futur dans le dernier tiers temps(4 films des années 80 imaginent 2019, et c’est pas joyeux)

Peut-on filmer un policier? (Oui, tant qu’il est en train de faire son travail)

Comment ne pas (trop) risquer sa vie en avion (Check-list pour mettre toutes les chances de votre côté)

Entre mon père qui confond Twitter et Flickr, ma mère qui ne comprend rien ni à l’un ni à l’autre,  et Johan qui essaye de convaincre tous les gens qu’il croise dans la rue que vraiment Twitter c’est trop bien OUVRE TOI UN COMPTE TOUT DE SUITE, j’avais mon article tout tracé.

Alors voilà la grande question : Pourquoi les médias français ont découvert Twitter avec trois ans de retard?

failwhale twitter(Photo : l’image, dessinée par Yiying Lu, de la «fail whale». Elle apparait quand Twitter rencontre un problème technique)

La plateforme de micro-blogging — on y poste des messages ou statuts de 140 caractères au maximum —  a été créée en mars 2006. En trois ans, c’est la première fois que des articles en français sont écrits à une telle fréquence sur le sujet. Pourquoi une passion médiatique si tardive pour Twitter, de part et d’autre de l’Atlantique?

Le crash de l’Hudson

D’abord parce que les journalistes français se sont mis à Twitter très récemment. Le site a été lancé en anglais, et les «tweets» (gazouillis) intelligibles en français étaient rares. Les premiers utilisateurs français de l’outil étaient des développeurs web qui écrivaient dans un langage très technique, explique Vincent Glad, journaliste à 20minutes: «Ça fait deux ans que des journalistes écrivent des articles en disant: Twitter c’est génial; mais sans y être inscrit, parce qu’ils ne voyaient pas à quoi ça servait».

Difficile de savoir pourquoi les journalistes s’y sont mis en 2009. L’utilisation de Twitter par la campagne d’Obama peut-être, l’attentat de Mumbaï, les premières photos du crash dans la rivière Hudson et de celui d’Amsterdam diffusées sur le site, ou encore l’incendie de la CCTV à Pekin impossible à censurer grâce à Twitter, sont des facteurs événementiels à prendre en compte.

L’évolution de Twitter outre-Atlantique a aussi rendu l’outil beaucoup plus intéressant et exploitable. Au départ, Twitter servait à répondre à la question «What are you doing?» (Que faites-vous?). Forcément, voir les gens que l’on suit sur Twitter enchaîner «I’m cooking pasta» (Je fais cuire des pâtes), «I just crossed the street» (J’ai traversé la rue), et «I’m waiting at the Airport» (J’attends à l’aéroport), manquait un peu d’intérêt.

Mais comme l’explique l’un des fondateurs de Twitter dans un discours prononcé à la conférence techno TED, Twitter est en permanence modifié par ses utilisateurs. Et sa devise commence à se transformer en «What is happening?» (Que se passe-t-il?), puisque les twitterers se servent de la plateforme pour partager des liens et des articles intéressants, ou devenir les premières sources de l’actualité en relayant un événement auquel ils assistent.

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Dude. I know. ça fait au moins dix ans que je n’ai pas posté, mais bon. Dehors il fait moche, j’ai tellement de travail que j’ai envie qu’il fasse encore plus moche pour être forcée de rester sous la couette avec du chocolat chaud et un dvd. Et puis Mélissa s’est remise à blogguer, tout le monde s’est énervé sur le multimédia sur Twitter, bref, j’ai eu envie de retoucher à ce blog.
ça tombe bien, ça fait pile trois mois que mon premier article a été publié sur Slate, alors le voilà:

Dix cadeaux à éviter pour la St-Valentin

(Ou pourquoi le fouet en peau de chèvre, les roses, et un ptit plat au sperme c’est pas des supers idées de cadeaux)